Le 17 juillet après une journée d’entretien à Kristiansand, nous partons vers Oslo en voiture de location. La route est longue, elle traverse des forêts de pin à n’en plus finir. Nous retrouvons Silvia et Jean-Marc en milieu de journée à Oslo. La capitale de la Norvège est une ville résolument moderne. Les bâtiments anciens parfaitement rénovés côtoient de jolis quartiers modernes avec des immeubles d’habitation où l’on aurait envie de vivre : des balcons fleuris, de larges ouvertures et une belle architecture assez avant-gardiste. La ville se situe au fond d’un fjord, l’eau est présente partout, ce qui ajoute à son charme. Nous visitons le Musée Fram construit autour du bateau d’Amundsen, qui l’a conduit le premier vers le pôle Sud, entre autres expéditions scientifiques ; puis le musée dédié aux expéditions du Kon-Tiki. Nous apprécions l’architecture ultra moderne de l’Opéra, marchons sur les quais, admirons les petites maisons flottantes qui abritent des saunas… Le lendemain nous regagnons Free Vikings avec nos amis, non sans être allés voir de près l’énorme tremplin de ski de Holmenkollen sur les hauteurs d’Oslo.

















Le temps s’est mis au beau, nous décidons d’en profiter. Malheureusement beau temps est souvent synonyme de moteur, car le vent n’est pas au rendez-vous. Nous rejoignons, donc au moteur, un joli mouillage une vingtaine de milles plus loin vers l’Est, sur une île au Sud de Lillesand : Skauerøya. Ce joli mouillage est très fréquenté en saison. La plupart des bateaux sont amarrés nez aux rochers, sur lesquels sont disposés des anneaux, et une ancre à l’arrière. Les rochers arrondis tombent à pic dans l’eau. Ce type d’amarrage est très utilisés en Norvège. Les bateaux sont munis d’un petit treuil équipé d’une ancre à l’arrière. Nous mouillons au centre de la baie dans un endroit pas trop profond avec d’autres bateaux qui ont choisi ce mode d’ancrage. C’est un peu le problème des mouillages en Norvège, les sites ne manquent pas au milieu de cette myriade d’îles, mais il y a très souvent trop de fond dans les baies pour pouvoir mouiller au centre. La journée n’est pas très calme. Des bateaux à moteur vont et viennent, sans parler des enfants très jeunes parfois qu’on laisse jouer au milieu des bateaux avec les annexes. Nous arrivons à nous baigner malgré les méduses qui pullulent. L’eau est toujours aussi agréable.



Le lendemain nous levons l’ancre après une petite baignade matinale. Un petit vent de 10-15 nœuds de Nord-Est souffle et nous devons tirer des bords. Nous apercevons des phoques qui se dorent au soleil sur des rochers isolés. Au bout de quatre heures que nous peinons à remonter le vent, nous avons parcouru les 10 milles (en réalité nous avons fait 18 milles sur l’eau en zig-zag) qui nous séparent de Grimstad. Nous remontons le fjord pour aller poser notre ancre au fond, par 16 mètres de profondeur devant une baie boisée. Nos amis, qui ont toujours les jambes qui les démangent, débarquent et rejoignent en courant la ville deux kilomètres plus loin. Nous les retrouvons un peu plus tard pour une baignade. Grimstad est une jolie petite station balnéaire typique avec ses maisons en bois blanc et ses vieux grément amarrés aux quais en bois.








C’est l’ambiance particulière des jours de brouillard qui nous attend au départ de Grimstad. Nous slalomons entre les cailloux, en sautant de balise en balise, et en tentant d‘éviter les bateaux de pêche qui soudain surgissent devant nous au détour d’un étroit chenal. Une petite étape au moteur nous mène à Arendal, ville située au fond d’un fjord entre l’île Sandå et la mer.




Arendal est une ville très fréquentée en été. La marina très animée est équipée d’une piscine dont nous profitons gratuitement, suite à une erreur d’un des jeunes chargés de l’accueil qui nous donne un code d’accès passe-partout. Malgré le temps très mitigé de cette journée d’escale, nous nous promenons sur les quais bondés, rendons une visite au petit navire (petit relativement !) de croisière nordique français, le Dumont d’Urville, montons sur les hauteurs admirer la vue un peu brumeuse sur l’île et le fjord, et profitons de la piscine et des bars avoisinants. Nous trouvons des pinces de crabes et d’énormes langoustines chez le poissonnier pour agrémenter nos repas.




Le 23 juillet nous faisons encore une douzaine de milles vers l’Est, et trouvons un mouillage abrité au milieu des cailloux, sur l’ile de Sandøya, où nous passons une journée de farnienter. Il fait un peu trop frais pour se baigner !


A 21 heures nous levons l’ancre : en route vers le sud-Est, et au revoir la Norvège ! Un bon vent nous accompagne pour notre traversée au près bon plein vers le Danemark. Je prends le premier quart vers 22 heures et il fait à peine nuit lorsque je passe le relais à Philippe trois heures plus tard. La nuit est très courte et il fait toujours un peu jour au Nord. Silvia et Jean Marc prennent leur quart vers 4 heures du matin et bataillent un peu avec la traversée de la zone de séparation du trafic à l’extrémité Nord du Danemark. Cette « nuit » en mer est une première pour nos équipiers.


Ce bras de mer que nous traversons entre le Sud de la Norvège et le Danemark s’appelle le Skagerrak, il est toujours très venté : le vent d’Ouest qui s’y engouffre est amplifié par les deux côtes. A la pointe de Skagen au Nord du Danemark, on entre dans le Kattegat : mer située entre la Suède à l’Est et le Danemark à l’Ouest. C’est une mer sans marée avec des fonds qui n’excèdent pas 30 mètres, de nombreuses îles plates et de nombreux bancs de sables. Nous arrivons assez vite au matin, dans le Kattegat, mais nous y passons la moitié de la journée à remonter jusqu’à Frederikshavn situé une douzaine de milles plus au Sud, car le vent refuse de nous accompagner et nous l’avons bientôt en plein dans le nez. Le port de plaisance de Frederikshavn est situé un peu à l’écart de l’important port commercial et terminal de ferry.
La mauvaise météo nous cloue deux jours à Frederikshavn. Le premier jour, il pleut abondement toute la journée et nous restons enfermés dans le bateau à manger des crêpes en vrac (crêpe ratée et néanmoins bonne, tellement molle qu’il est impossible de la retourner) et à regarder « L’étoffe des Héros » ce film, très long sur la conquête de l’espace. Le 26 juillet, le vent souffle très fort avec des rafales à 40 nœuds. Nous partons en balade à Skagen, la ville la plus Nord du Danemark. Après quelques longues minutes de marches, car Silvia a un raté dans son opération guidage, nous trouvons enfin la gare, et après 40 minutes de train nous arrivons à Skagen où un bus nous amène à Grennen, un joli site situé quasiment à la pointe. De là, on peut marcher dans les dunes jusqu’au banc de sable (le récif de Skagen) qui forme cette pointe, et se faire arroser par les grosses vagues qui se forment à la rencontre des deux mers : le Skagerrak et le Kattegat, surtout les jours de grand vent comme ce jour. Le site est très fréquenté en cette période de vacances.







Nous poursuivons notre route en deux étapes d’une soixantaine de milles vers le Sud, les deux jours suivants. Nous relâchons à Grenå, un joli petit port entouré de jolies maisons colorées, près d’un paysage de dunes. Puis nous nous nous arrêtons à Helsingør (Elseneur en Français) à l’entrée de l’étroit chenal entre la Suède et le Danemark. Le port n’a aucun intérêt et nous ne prenons pas le temps de nous attarder à visiter la ville, ni surtout le beau château de Kronborg, rendu célèbre par Shakespeare dans Hamlet, qui se trouve à l’entrée. Nos amis repartent bientôt et la visite de Copenhague motive notre empressement.



En début d’après-midi le 29 juillet, après avoir traversé des champs d’éoliennes, aperçu au loin le grand pont qui relie la Suède et le Danemark, nous arrivons à Copenhague. Nous avons la chance de trouver une place à la petite marina de Langelinie. Ce petit port de plaisance tout rond avec ses bateaux amarrés en épis autour, est situé à 100 mètres de La Petite Sirène, est très proche du centre-ville, dans un endroit calme. Les places visiteurs sont celles laissées par les résidents partis naviguer. Nous devrons d’ailleurs changer de place au cours de notre séjour pour laisser un résident rentrer.



A peine arrivés, Silvia, avec son dynamisme habituel, nous entraine au centre-ville. Nyhavne « nouveau port », comme son nom ne l’indique pas, est le centre historique portuaire de la ville. D’anciennes maisons colorées entourent ce bassin où sont amarrés vieux gréement et vedettes de promenades. Quelques bateaux de passages peuvent également s’y amarrer, il faut aimer le bruit et la foule, car les quais sont bordés de bars et remplis de touristes. Les quais du grand chenal qui remonte vers le centre de Copenhague sont plus aérés, bordés de constructions modernes (l’Opéra, la salle de spectacle) qui s’accordent bien avec les vieux immeubles restaurés, d’anciens sièges de comptoirs commerciaux. Des zones sont aménagées en « plages » où l’on s’assoie sur des marches en bois ou sur des chaises longues, en sirotant une bière pour profiter de la soirée. Une ambiance de fête règne en cette belle soirée d’été. Nous repérons un dock face à la marina où il semble régner une ambiance musicale et branchée. Nous le rejoignons en annexe, nous nous amarrons au quai et grimpons à l’échelle. Nous passons une bonne soirée sur ce dock désaffecté où sont installés des baraques de restauration « du monde », des tables, des fauteuils et chaises longues, des zones de jeux pour enfants, des terrains de boules et de petits orchestres. On trouve de tout : des crêpes aux spécialités turques ou aux hamburgers ou même raclette, en passant par les grillades ou les glaces.











Le lendemain nous voilà partis dans ces vedettes à touristes pour une visite de la ville par les canaux, promenade par ailleurs très intéressante malgré les réticences que nous avons pour toutes les attractions de masse.
Puis nous décidons de louer des vélos. Copenhague est la ville des bicyclettes, tout le monde circule en deux roues. Après de nombreuses péripéties et minutes d’énervement nous parvenons à charger une application sur chacun de nos téléphones, pour louer et gérer chacun la location d’un vélo. Le Danemark est un pays où on ne peut rien faire sans téléphone et internet ! Nous parcourons à vélo cette magnifique ville, les deux jours de notre séjour. Nous découvrons ainsi : l’ancien château des rois du Danemark Rosenborg qui abrite les joyaux de la couronne, de beaux quartiers résidentiels très aérés, verdoyant, le marché de Torvehallerne ouvert tous les jours où on trouve des légumes frais ainsi que de bons bouchers, charcutiers, poissonniers, traiteurs et autres ; l’usine ultramoderne d’incinération Copenhill où sont aménagés une piste de ski artificielle (le seul endroit où l’on peut skier au Danemark) et un immense mur d’escalade ; les quartiers marécageux aux bords des canaux limitrophe avec leurs maison insolites ; sans parler de tous les châteaux et constructions remarquables…




















Nos amis nous quittent le 31 juillet pour retrouver leurs montagnes suisses. Merci à tous deux pour votre plaisante compagnie que nous apprécions toujours autant, vous avez d’ailleurs été adoubés « Vikings » comme en témoignent les photos ci-dessous. Vous êtes toujours les bienvenus à bord !


Nous poursuivons tous les deux, notre route vers le Sud du Danemark…




