Après un mois de préparation fébrile, Free Vikings est enfin quasiment près à partir. Tout n’est pas fignolé mais à un moment donné il faut bien arrêter de se préparer et se lancer ! Nous avons fixé une date de départ début octobre, et un créneau météo se profile pour le 2 octobre, de quoi nous plaignons nous ? Rendez-vous est pris avec les copains pour des adieux déchirants ! Non, je plaisante, c’est l’occasion de passer encore de bons moments ensemble avant une séparation de… deux mois !
Nous avions fait un aller- retour dans le Pays de Gex courant septembre pour embrasser nos enfants et avions passé de bons moments avec Sylvie et Christophe. Le dimanche 1er octobre Mireille et Jean-Pierre en route pour une thalasso à Carnac, nous font le plaisir de passer déjeuner avec nous. Et le soir nous nous retrouvons tous à bord, nos cousins Marie-Françoise et Bernard, et nos fidèles amis Isabelle et Henri, accompagnés de Jean-Marc leur très sympathique beau-frère. Le bateau a passé l’écluse d’Arzal dimanche, la maison est fermée et les clés confiées à « des personnes de confiance ». Dimanche soir nous dormons à bord pour, au lever du soleil lundi, larguer les amarres et amorcer la descente de la Vilaine accompagnés par le lever du soleil.






Un petit vent nous accompagne jusqu’à Houât où nous mouillons devant la grande plage pour la nuit. En effet le créneau météo s’est un peu décalé. Un front froid est annoncé pour la nuit et nous préférons le traverser à l’abri. Les vents annoncés ne sont pas si violents mais si on peut éviter de naviguer en mode shaker, autant le faire ! Le mouillage n’est pas très tranquille et nous passons une nuit un peu rouleuse.

A nouveau au lever du soleil, le 3 octobre, nous remontons l’ancre et une fois contournés les divers écueils et la pointe de Kerdonis de Belle-Île, mettons le cap vers La Galice. Une navigation en mode shaker au début avec les restes du front froid, un vent autour de 25 nœuds au près bon plein et une mer bien formée ; un peu violent comme amarinage ! Mais dans l’après-midi le vent se calme et tourne au nord nous permettant une allure plus confortable. Il finit par tomber complétement dans la soirée et c’est au moteur que nous avançons une partie de la nuit ballottés par le reste de grosse houle. Au petit matin un brise de Nord-Est se lève nous permettant de renvoyer les voiles.
Nous sommes poussés par cette jolie brise quasiment le reste de la traversée, nous envoyons le gennaker quasiment toute la journée et passons voiles en ciseaux dans la soirée et le vent tournant un peu, nous nous retrouvons au grand largue bâbord amure au milieu de la nuit. Le clair de lune nous accompagne facilitant les manœuvres de nuit. Le vent mollit un peu en approchant de l’Espagne. Nous décidons donc de nous arrêter à la Ria Cedeira afin de ne pas encore passer une partie de la nuit en mer. Nous rejoignons cette jolie ria, aidés par notre moteur et mouillons vers 17 heures à l’abri de la houle sur un plan d’eau calme comme un lac. Ouf ! Il va falloir se réhabituer à être ballottés dans tous les sens.
Nous passons la soirée à réparer un problème technique. Lorsque nous avons affalé la grand-voile la bôme est tombée avec ! Le vit-mulet, articulation de la bôme sur le mat a cédé, tous les rivets pop ont sauté. C’est la seconde fois que nous avons ce problème, point faible du gréement. La dernière fois cela s’est produit lors de la traversée entre les Canaries et le Cap-Vert ; il y a 6 ans et quelques milliers de milles parcourus… Pas de soucis ! Philippe sort illico sa pince à rivet pop, de gros rivets en inox et le problème est résolu et nous pouvons passer à l’apéro… après l’effort, le réconfort !
Nous essayons au maximum de limiter les à-coups de la bôme quand le vent n’est pas assez soutenu pour garder les voiles gonflées lors des mouvements de roulis : frein de bôme tendu avec amortisseur, retenues de bôme, mais cela ne suffit pas toujours et ces mouvements fatiguent énormément le vit-mulet.


Le temps est brumeux et gris lors de notre arrivée. Nous ne découvrons la réelle beauté du site que le lendemain matin au réveil. Une côte rocheuse assez élevée abrite une belle anse avec deux belles plages et un petit port de pêche. On peut mouiller sur une large surface abritée en retrait des corps morts des pêcheurs.
Nous quittons ce joli mouillage dans la matinée pour longer cette belle côte de Galice qui rappelle notre Finistère breton, et rejoindre La Corogne au moteur, il fait très beau et la chaleur arrive mais la contrepartie est qu’il n’y a pas de vent. Nous nous amarrons à la Marina Nautico située très près du centre-ville de La Corogne. Si le début de la traversée fut un peu frisquet, les sous-vêtements chauds étaient de rigueur ; la température monte en approchant de l’Espagne et à La Corogne nous pouvons sortir les shorts, il fait trente degrés au milieu de la journée. Quel bonheur de naviguer sans être engoncés dans de lourdes vestes de quart !

Une balade en ville, nous permet de redécouvrir cette jolie ville animée que nous avions bien appréciée lors de notre dernière visite, il y a deux ans. Des ruelles étroites piétonnes, avec des terrasses de bistrots à tous les coins de rue, débouchent sur des places, parfois très petites, où trône souvent une église. Les bâtiments officiels ont la majesté et le faste typiquement espagnol et les immeubles et les maisons sont de style typiquement galicien, façades couvertes de fenêtres à petits carreaux avec des décors plus ou moins stylisés selon leur âge.




La journée du 7 octobre se passe en bricolage sur le bateau. Philippe plonge dans le moteur à la recherche d’une fuite qui le tracasse depuis quelque temps. J’en profite pour écrire cet article et faire un peu les comptes… et oui, la vie continue ! Les tracasseries administratives ne peuvent être évitées trop longtemps.
A bientôt pour la suite de nos aventures le long de la côte espagnole puis portugaise….







